L’arrosage est l’un des éléments clés du jardinage, surtout en été ou dans les régions soumises à de longues périodes de sécheresse. Pour garder les plantes bien hydratées tout en économisant l’eau, une méthode ancienne et ingénieuse revient sur le devant de la scène : l’arrosage par oya.
Qu’est-ce qu’un oya
Un oya est une jarre en argile microporeuse, souvent de forme arrondie, que l’on enterre près des plantes, en laissant dépasser uniquement le col. Une fois remplie d’eau, cette jarre diffuse lentement l’humidité dans le sol, grâce à la porosité naturelle de la terre cuite. Cette méthode d’irrigation, utilisée depuis des millénaires notamment en Afrique du Nord et en Asie, est aujourd’hui redécouverte par les jardiniers soucieux d’économie d’eau.
L’eau s’échappe petit à petit à travers les parois de l’oya, au rythme des besoins des plantes. Cela crée un système autonome, qui assure un apport régulier et profond sans intervention quotidienne.
Comment fonctionne une oya
Le fonctionnement d’un oya repose sur un phénomène simple : la capillarité. Lorsque la terre autour de la jarre est sèche, elle aspire l’humidité contenue dans l’oya. En revanche, si le sol est déjà humide, l’eau reste dans la jarre. Les racines des plantes, attirées par cette humidité stable, se développent autour de la jarre et viennent y puiser directement l’eau.
Ce mode d’arrosage localisé favorise un enracinement profond et évite les pertes par évaporation ou ruissellement. Cela en fait un système parfaitement adapté aux zones sèches ou aux périodes de chaleur intense.
Les avantages de l’arrosage par oya
L’utilisation des oyas présente de nombreux bénéfices, tant pour le jardinier que pour l’environnement.
Premièrement, les oyas permettent de réaliser jusqu’à 70 % d’économie d’eau par rapport à un arrosage classique. Comme l’eau est diffusée en profondeur et lentement, il n’y a pas de gaspillage.
Deuxièmement, le jardinier gagne du temps. Un remplissage tous les trois à sept jours suffit. Cela évite les arrosages quotidiens, surtout pendant les vacances ou les absences prolongées.
Troisièmement, les plantes sont en meilleure santé. En évitant d’humidifier les feuilles, on limite l’apparition de maladies comme le mildiou ou l’oïdium. De plus, les racines sont plus profondes et donc plus résistantes.
Quatrièmement, le système est silencieux, invisible et durable. Une jarre en terre cuite de bonne qualité peut durer plusieurs années sans aucun entretien technique particulier.
Enfin, les oyas s’intègrent dans une démarche écologique, sans besoin d’électricité, de pompe ou de plastique.
Comment installer une oya
L’installation d’une oya est simple et rapide. Voici les étapes à suivre.
Choisissez l’emplacement des plantes à irriguer. Creusez un trou suffisamment large pour accueillir la jarre. Placez la jarre dans le trou en laissant dépasser uniquement le col. Rebouchez la terre autour et tassez légèrement pour maintenir l’oya stable. Remplissez l’oya avec de l’eau. Refermez l’ouverture avec un bouchon en liège, une pierre plate ou un couvercle pour éviter l’évaporation ou la prolifération de moustiques.
Un oya de 5 litres peut irriguer efficacement un cercle d’environ 1 mètre de diamètre. Pour couvrir une plus grande surface, vous pouvez utiliser plusieurs oyas répartis dans le jardin.
Entretien des oyas
Les oyas ne demandent que très peu d’entretien. Il est cependant conseillé de les vider et de les nettoyer une à deux fois par an, notamment au printemps et à l’automne.
Pour cela, utilisez de l’eau tiède mélangée à un peu de vinaigre blanc afin de dissoudre les dépôts de calcaire qui peuvent obstruer les pores. Rincez abondamment.
En hiver, si le sol gèle régulièrement, il vaut mieux retirer les oyas pour éviter que la terre cuite ne se fissure. Vous pouvez aussi les couvrir ou les vider en attendant le retour du printemps.
Peut-on fabriquer une oya soi-même
Oui, il est possible de fabriquer une oya maison avec deux pots de fleurs en terre cuite non émaillée.
Prenez deux pots de même diamètre. Bouchez le trou d’évacuation du premier avec un bouchon en liège ou de la colle silicone. Collez les deux pots ensemble, bord à bord, en utilisant un joint d’étanchéité. Une fois la colle sèche, vous obtiendrez une jarre que vous pouvez enterrer comme une oya classique. Il suffira de remplir par le trou du haut et de le refermer.
Cette méthode permet de recycler d’anciens pots tout en réalisant un système d’arrosage économique.
Pour quelles plantes utiliser des oyas
Les oyas conviennent à une grande variété de plantes, aussi bien au potager qu’au jardin d’ornement.
Elles sont particulièrement adaptées pour les tomates, aubergines, poivrons, courgettes, salades, radis, carottes, herbes aromatiques, fraisiers, et petits fruitiers.
Elles conviennent aussi pour les plantes en pot, les jardinières, les plantes vivaces, les arbustes à fleurs, ou les plantes grimpantes.
En revanche, les cactus et plantes grasses n’ont pas besoin d’un arrosage aussi constant et ne sont pas les meilleures candidates pour ce système.
Peut-on utiliser les oyas en pot
Oui. Il existe des modèles miniatures spécialement conçus pour les pots ou les jardinières. Ils fonctionnent selon le même principe, mais leur capacité est plus réduite (entre 0,3 L et 1,5 L).
C’est une excellente solution pour les balcons, les terrasses ou les cultures urbaines. Vous pouvez aussi adapter un petit pot en terre cuite en bouchant le trou et en le plantant au centre du pot.

Comparatif avec le goutte-à-goutte
L’arrosage par oya est souvent comparé au système de goutte-à-goutte. Voici quelques différences.
Les oyas ne nécessitent ni pompe ni alimentation électrique. Ils sont silencieux, autonomes, durables et sans entretien. En revanche, ils demandent un remplissage manuel.
Le goutte-à-goutte, quant à lui, peut être automatisé mais nécessite une installation plus complexe, un réseau de tuyaux, un programmateur et parfois une pompe.
Dans un petit jardin ou un potager familial, les oyas sont généralement plus simples, plus écologiques et plus accessibles.
FAQ
Quelle est la fréquence de remplissage d’un oya ?
En été, comptez un remplissage tous les trois à cinq jours. En hiver, une fois par semaine suffit. Cela dépend de la taille de l’oya, de la température et du type de plante.
Un oya remplace-t-il complètement l’arrosage ?
Oui, dans la plupart des cas. Si le système est bien dimensionné, vous n’aurez pas besoin d’arroser en plus. Mais une pluie ou un léger arrosage complémentaire peut parfois être utile.
Peut-on mettre de l’engrais dans l’oya ?
Non. Il est préférable d’apporter les nutriments directement au sol pour éviter d’obstruer les pores de la terre cuite.
L’arrosage par oya est une solution simple, durable et économique pour maintenir l’humidité au pied de vos plantes. En utilisant moins d’eau, en gagnant du temps et en favorisant une croissance saine des racines, cette technique s’impose comme une excellente alternative aux systèmes modernes plus coûteux.
Facile à installer, adaptable à tous les jardins, elle s’inscrit pleinement dans une démarche de jardinage responsable. Que vous cultiviez en pleine terre, en bac ou en pot, les oyas sont vos alliés pour arroser sans stress, sans gaspillage et sans effort.
